Hellfest Open Air 2025 - jeudi

Hellfest 2025 : Bienvenue aux Portes des Enfers

C'est une tradition désormais bien établie : à la mi-juin, Clisson se transforme en lieu de pèlerinage accueillant des metalleux venus des quatre coins du monde pour célébrer cette grand-messe des musiques extrêmes. Alors oui, on pourra reprocher une certaine ouverture à un public plus large et des noms comme Muse auront largement fait parler les mois précédents. Pour autant, ça n'a plus l'air d'avoir gêné grand monde une fois sur place, et puis il y a toujours les autres scènes… La formule est bien rodée : six scènes et quasi toujours trois groupes en parallèle. N'oublions pas non plus la nouvelle Purple House à l'entrée du camping et la scène du Hell City pour compléter le tableau. Bref, il y a largement de quoi contenter tout le monde.

Au rayon des nouveautés, nous pouvons noter la nouvelle entrée au niveau de la pose des bracelets où nous sommes maintenant accueillis par la fameuse Gardienne des Ténèbres qui avait fait son apparition l’année dernière. Elle est désormais dans le Hell City et ses déplacements sont programmés. Cette année, elle se fait cracheuse d’eau. Bonne idée, vu la chaleur qui s’apprête à s’abattre sur nous ! Et puis, il y a le tout nouveau restaurant en lieu et place du Looksor.

Sur le site des concerts, pas grand chose de neuf au final mais un problème sur l’accès à l’eau avec des queues pas possible. Ça passe relativement vite mais tout de même. Il valait mieux oser demander aux bénévoles qui tenaient les stands de nous en fournir. Sans doute pas évident mais il aurait été bon d’improviser quelques points d’eau supplémentaires au vu des conditions. Autre problème récurrent qui semble être insoluble : les sanitaires. Il y en a pourtant en nombre mais il vaut mieux ne pas être de la gent féminine sous peine de devoir pleinement intégrer sa pause pipi au running order. À côté de ça, le site est toujours aussi agréable à parcourir avec toutes les infrastructures en place et il m’a semblé qu’il était un peu facile de circuler cette année. Impossible de savoir pourquoi mais c’est tant mieux.

Allez, maintenant place à la musique…

Reportage par Stef. Photos par Melany Wild

Tar Pond

Commençons cette nouvelle édition par du bon gros doom avec les suisses de Tar Pond. Thomas Ott, le chanteur, arrive sur scène pour saluer et remercier un public déjà réactif. Petit rappel du nom du groupe, puis il s’allume une clope et va s’asseoir devant la batterie le temps de laisser passer l’intro et que les premiers riffs, pachydermiques évidemment, viennent faire résonner la Valley. Même si le groupe peut parfaitement muscler le propos (toute proportion gardée), comme par exemple sur "Blind", ça reste quand même lent, lancinant, avec un chant très parlé et un frontman au style nonchalant qui colle bien à la musique. Il interagit d’ailleurs avec le public entre chaque morceau en glissant quelques touches d’humour du style “Merci d'être venu si nombreux sous cette chaleur. Respect. Je ne l'aurais pas fait”. Et c’est vrai que le public est déjà dense et répond parfaitement présent.

On verrait plutôt ce style dans une salle enfumée, mais finalement, sous la chaleur déjà écrasante, ça fonctionne carrément bien aussi et tout le monde a l’air de passer un bon moment. Pas certain de la setlist mais nous avons principalement eu droit à des morceaux de Petrol (2023), leur deuxième album, dont “Bomb” et “Blind” en ouverture et fermeture de leur prestation, ainsi qu’à "Damn", extrait de leur premier album, Protocol of Constant Sadness (2020). Comme on continuera à le voir au fil du fest, la Valley reste une valeur sûre et sa programmation le démontre d'entrée de jeu.

Seven Hours After Violet

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Inconnu au bataillon pour ma part, Seven Hours After Violet est la nouvelle sensation de la scène metalcore. Avec un membre de System of a Down, forcément, ça fait parler. Le set démarre plutôt bien avec une bonne énergie et des rythmiques entraînantes. Tout le monde assure sur scène. Shavo, sur qui les regards convergent évidemment, semble très heureux d'être là. De notre côté, on est très content de le retrouver également. Le guitariste assure le chant clair. Shavo aussi mais pas tant, dommage même si on retrouve parfois quelques passages SOADiens. Par contre, même si leur son est moins monolithique que d’autres groupes du genre, l’ensemble tient un peu moins sur la longueur une fois passé l'effet de découverte.

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Seven Hours After Violet en images

Apocalyptica

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Les finlandais s’étaient fait connaître dès leur premier album, Plays Metallica by Four Cellos - tout est dans le titre. Depuis, la formation a connu quelques évolutions, avec l’ajout d’un batteur et même d’un chanteur, et se sont mis à nous proposer leurs propres compositions. 28 ans plus tard, retour aux origines avec Plays Metallica Vol. 2. Tout ce rapide historique pour dire que c’est ce à quoi nous avons droit aujourd’hui : uniquement de la reprise de Metallica.

Le groupe pousse le concept en entrant sur scène accompagné par le classique d’Ennio Morricone “The Ecstasy of Gold”. Forcément, tout ça fonctionne parfaitement bien avec un groupe en place. Quelques prises de micro pour faire chanter le public, notamment sur le très efficace “Seek [&] Destroy” qui clôture le concert. Pour autant, pas toujours évident de tenir sur la longueur. Question de goût !

Setlist :

Ride The Lightning
Enter Sandman
St. Anger
Blackened
Master of Puppets
Seek [&] Destroy

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Apocalyptica en images

Thy Catafalque

Avec plus de vingt-cinq ans d’existence et douze albums au compteur, les hongrois ont toujours fait comme ils l’entendaient en explorant tout un tas de sonorités et partant dans des directions parfois inattendues. Difficile donc d’appréhender leur concert tant les styles brassés sont nombreux, d’autant plus que la moitié des albums ont été représentés.

On pourrait donc regretter un certain manque de cohérence mais pour autant, impossible de s’ennuyer. Ici un morceau très heavy metal, un peu de black, du symphonique rappelant Therion. Le chanteur principal alterne d’ailleurs avec aisance, modulant sa voix au gré des compositions. Il est appuyé par un autre chanteur et une chanteuse pour encore plus de variété. Tamás Kátai, seul maître à bord de la formation et bassiste pour le live, prend plaisir à être là. Il faut dire que le groupe est particulièrement rare sur scène et le Hellfest nous proposait là une bonne occasion à saisir pour pouvoir les voir. Un très bon moment, en espérant qu'ils réitèrent plus souvent.

Setlist :

Szíriusz
Néma vermek
Trilobita
Vasgyár
Piros kocsi, fekete éj
Embersólyom (Kaláka cover)
A gyönyörű álmok ezután jönnek
Vashegyek
Köd utánam
Jura
Csillagkohó

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Thy Catafalque en images

Chat Pile

Nouvelle sensation de ces toutes dernières années, Chat Pile a marqué les esprits dès son premier album, God’s Country, sorti en 2022. Intégrant de multiples influences, une grosse dose de noise rock allégrement saupoudré de sludge et de neo metal comme base principale, leurs compositions font mouche et fonctionnent instantanément.

Le chanteur tient bien la scène à sa manière. Air nonchalant, saut de cabri, démarche titubante et attitude à mi-chemin entre le pilier de bar bourré et le réveil compliqué un lendemain de cuite ! Il transmet bien l’idée du gars au bord de la crise de nerfs, montrant son désespoir et son côté résigné malgré ses pics de colère. Bref, c’est atypique et participe à l’attrait. Par ailleurs, il nous gratifie des ses connaissances cinématographiques entre chaque morceau en nous conseillant des films à voir (ou ne pas voir). N’oublions pas non plus les musiciens qui arrivent à rendre digeste une mixture qui pourrait sembler compliquée à mettre en place.

Ça joue parfaitement bien sans trop en faire et avec un son impeccable. Le show se termine avec le chanteur convulsant par terre pendant que le guitariste et le bassiste font traîner leurs instruments au sol sur les derniers coups de semonce du batteur. Du ton bon et un groupe qu’on espère voir revenir régulièrement. Ce n’est que le début mais il est d’ores et déjà évident que nous venons d’assister à l’une des prestations marquantes du week-end !

Setlist :

Rainbow Meat
Tropical Beaches, Inc.
I Am Dog Now
Why
Pamela
Shame
Frownland
Slaughterhouse
Tape
The New World
Masc
Funny Man
Dallas Beltway
Garbage Man

Imminence

Peu friand de metalcore, un petit tour quand même sur les Main Stages pour découvrir ces suédois. Déjà, associer le violon avec ce style n’est pas une idée venant spontanément et attise une certaine curiosité. Imminence le fait avec succès depuis quelques années maintenant… et ça fonctionne ! Un parfait renfort à l’aspect émotionnel se dégageant de leur musique car oui, de l’émotion, il y en a. Tout participe à ça avec la mise en scène, les costumes et l’ajout d’une choriste.

De bon riff, beaucoup de variations dans le chant entre les vociférations typiques du style, le chant clair, les quelques parties en growl et le chant féminin. À noter aussi une autre utilisation du violon : s’en servir pour hurler dedans !

Bref, c'est rodé et l’ensemble est clairement en place pour un show de haute tenue. Une bonne découverte.

Setlist :

Temptation
Desolation
Heaven Shall Burn
Beyond the Pale
Death by a Thousand Cuts
L'appel du Vide
God Fearing Man
Death Shall Have No Dominion
The Black

Jinjer

Il y a trois ans, Jinjer avait les honneurs de la Main Stage. Maintenant, il est de ces groupes relégués sous la Altar… Bien évidemment, on se retrouve donc avec une affluence digne du métro parisien en heure de pointe. La tente déborde littéralement et il n’est pas facile de se frayer une place. Regarder de la Temple (la tente mitoyenne) n’est pas une bonne solution non plus pour profiter pleinement car le groupe suivant doit bien faire ses balances à un moment ou à un autre. Bref, c’est un problème récurrent qui intervient de plus en plus tôt dans le week-end.

Concernant les ukrainiens, leur énergie débordante n’est plus à démontrer et elle est clairement communicative face à un public tout acquis à leur cause. Tatiana tient toujours autant son rôle de frontwoman d'une main de maitre et assure parfaitement le job, aussi à l’aise en chant hurlé qu’en chant clair. La set-list alterne les morceaux bien rentre-dedans avec d’autres plus posés apportant des respirations nécessaires. Tout roule sans fausse note. Les festivaliers ne se sont clairement pas déplacés pour rien. Par contre, merci de les replacer en Main Stage la prochaine fois…!

Setlist :

Prologue (Instrumental)
On the Top
Duél
Green Serpent
Fast Draw
Vortex
Teacher, Teacher!
Judgement ([&] Punishment)
Hedonist
I Speak Astronomy
Perennial
Someone's Daughter
Pisces

Jinjer en images

Korn

Et c’est partie pour la première tête d’affiche de ce Hellfest 2025 avec les désormais habitués américains de Korn. Commencer sur “Blind” fait toujours son effet et permet de se mettre rapidement le public dans la poche. Le chant est un peu en retrait mais c’est vite corrigé. Ouf ! Ça enchaîne avec “Twist”, “Here to Stay”, “Clown” et une avalanche de morceaux venant principalement des premiers albums. Généralement, beaucoup de monde préfèrent voir les anciens morceaux. On a donc été servis. Seul "Cold", extrait de The Nothing, avait moins de vingt ans !

À côté de ça, le son est énorme, puissant comme il faut et avec des zicos au top de leur forme. Jonathan Davis communique bien avec le public, peut-être même de plus en plus, et c’est tant mieux. La cornemuse a bien évidemment été de sortie sur l'incontournable classique “Shoots and Ladders” auquel a été intégré un extrait de "One" de qui vous savez. Le lightshow est superbe et participe à ce qu'on passe un excellent moment. Du tout bon en somme avec un aspect très best-of et un groupe en pleine forme.

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Setlist :

Blind
Twist
Here to Stay
Clown
Got the Life
Did My Time
Shoots and Ladders
Cold
Ball Tongue
Twisted Transistor
A.D.I.D.A.S.
Dirty
Somebody Someone
Y'All Want a Single
4 U
Falling Away From Me
Divine
Freak on a Leash

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