Hellfest Open Air 2024 - jeudi
par Stef
Hellfest, Jeudi 27 juin 2024 : welcome to Infernopolis
Ce jeudi 27 juin démarrait la nouvelle édition du Hellfest. Une quatrième journée qui tend donc à se pérenniser même si pour le moment elle commence dans l’après-midi avec les premiers concerts à 16h30. L’ouverture des portes étant vers 13h, les festivaliers sont déjà massés devant la cathédrale pour entrer au plus vite sur leur lieu de pèlerinage.
Avant les premiers groupes, il y a ceux qui se précipitent au niveau du Sanctuary pour entamer la longue attente afin d'accéder au merchandising officiel du festival. Une fois de plus, il fallait être bien motivé tant la file n’a pas désemplie avant amenuisement des stocks…
Autre option pour démarrer : aller voir la nouvelle attraction de cette année avec La Gardienne des Ténèbres. Structure monumentale créée par Les Machines de l’île de Nantes, elle en impose effectivement ! Du bien bel ouvrage entrant en action chaque soir, à la nuit tombée. Il ne sera d’ailleurs pas rare de voir des metalleux se détourner du concert en cours pour la voir se mouvoir ou encore cracher de la fumée ou du feu.

Avant d’attaquer le cœur du sujet, un petit mot sur l’affiche en général. On voit beaucoup de titres disant que le Hellfest est à un tournant avec un line-up s’ouvrant à d’autres styles. Oui, certes, mais ce n’est pas une nouveauté. Cela fait déjà plusieurs années que les Main Stage sont en transition pour accueillir un public plus large et que les scènes Altar et Temple ne sont plus l’antre du death et du black. Bref, le festival est en constante évolution. On peut le regretter mais il nous offre néanmoins toujours son lot de grands moments et de bonnes découvertes. D'ailleurs, il est temps de passer aux groupes !
WORMROT
On ouvre les hostilités sous l'Altar et quoi de mieux qu’un peu de grindcore pour se dégourdir les oreilles et se préparer à ces quatre jours de festivité ? Rien.
Les singapouriens démarrent calmement avec Weish, leur chanteuse live, a capella et en chant clair avant de gentiment partir en vrille. Évidemment, la suite tabasse avec le duo guitare / batterie et les hurlements de Gabriel Dubko qui rejoint la scène. Car oui, suite au départ du membre fondateur Asif, c’est un duo qui assure maintenant les vociférations en live.
Le son n’est clairement pas au rendez-vous au début du show mais ça s’améliore un peu par la suite. Quoiqu’il en soit, ça ne nous empêche pas d’avoir droit à un bon tabassage en règle avec quelques moments plus groovy. Ca enquille les titres, le groupe est à fond et le public suit le mouvement avec les premiers circle pit / mosh pit.
Ce duo de voix apporte une bonne touche d'originalité pour le style. À voir si le groupe persiste dans cette direction pour la suite. En tout cas, c’est une parfaite mise en jambe, tout en douceur violence. Et ce n'est pas bien grave si on n'a pas tout compris à ce qu'il se passait !!
MORNE
Changement d’ambiance pour le premier concert de la Temple avec le doom teinté d’éléments crust des américains qui font leur retour en terre clissonnaise après treize ans d'absence. Ces derniers nous offrent des compositions qui prennent leur temps afin d’installer une ambiance sonore lourde et pesante. Sur un tempo dépassant rarement le mid, on retrouve de bonnes parties de guitare avec des solos à-propos dressant un paysage grisâtre dans lequel le public se plonge attentivement.
Le chant abrasif du guitariste est parfois renforcé par celui de ces acolytes, passant à deux voire trois voix et permettant d'ajouter une nouvelle couche à l'intensité ambiante. Une prestation des plus solides et un groupe qu'il serait bon de revoir plus rapidement.
IMMOLATION
Valeur sûre du death new-yorkais depuis plus de trente ans et grand habitué des festivals, le groupe continue à défendre l’album “Acts of God” sorti il y a deux ans maintenant mais n’oublie pas pour autant le reste de sa discographie. Les growls de Ross Dolan sont toujours aussi impressionnants et Robert Vigna continue à maltraiter sa guitare en lançant ses riffs apocalyptiques et ses solos de fin du monde.
Le death d'Immolation fait toujours mouche et la boucherie annoncée a bien lieu. Le public ne s’y trompe pas et réagit à la moindre occasion à grand renfort de headbangings intensifs. Ce groupe déçoit rarement (disons même jamais) en live et c'est une nouvelle fois confirmé. Juste dommage qu'il n'ait pas pu bénéficier d'un créneau plus conséquent car on en aurait bien repris une couche. Une nouvelle leçon de death metal !
(DOLCH)
Les allemands envahissent la Temple pour nous proposer leur étrange mélange de doom, black, rock, goth… Ça fait parfois penser à des groupes comme Menace Ruine au niveau du son de guitare et du chant. Pas évident de rentrer dans leur univers de prime abord mais une fois qu'on y est, on n'en sort plus et on se laisse emporter.
Chaque morceau ajoute sa pierre à l'édifice et le groupe sait varier son propos avec un mix de titres lents et d'autres beaucoup plus entraînants comme "House of Glass", extrait de Nacht (2022), leur dernier album en date. Typiquement le genre de groupe à aller redécouvrir en salle.
KERRY KING
Oui parce qu’il se passe aussi des choses sur les Main Stage et pas des moindres, notamment avec ce qui est sans doute la première grosse attente du public. Que pouvons-nous attendre du guitariste de feu (ou pas trop, on verra) de Slayer ? He bien qu'il nous fasse un album dans la droite lignée de son ancien groupe et qu'il nous en joue une bonne partie aujourd'hui. C'est donc tout pareil mais sans tout à fait la même saveur.
Sans doute pas évident de continuer en solo après quasiment quarante ans dans un groupe mythique mais c'est ce que fait Kerry King sans changer d'un iota et il sait s'entourer ! Son ancien comparse Paul Bostaph derrière les fûts, Kyle Sanders à la basse, Phil Demel (ex-Machine Head) à la guitare et Mark Osegueda (Death Angel) au chant l'accompagnent donc dans cette nouvelle aventure.
Au final, pas tellement de surprises mais ce n'est pas grave car ces nouvelles compos envoient un thrash des plus percutants. Les reprises sont certes inévitables mais finalement pas si nombreuses dans le set. Un "Disciple" pas forcément attendu mais qui passe parfaitement bien et un "Raining Blood", lui, beaucoup plus attendu. Un incontournable qui fait toujours son effet et enflamme le public (d'ailleurs, la pyrotechnie est de sortie) et est suivi par "Black Magic".
Bref, c'est ultra efficace et ça tourne parfaitement bien mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il manque un petit quelque chose.
SETLIST
- Where I Reign
- Trophies of the Tyrant
- Toxic
- Two Fists
- Residue
- Idle Hands
- Disciple (Slayer)
- Shrapnel
- Raining Blood (Slayer)
- Black Magic (Slayer)
- From Hell I Rise
Photo Julien Reynaud
Photo Julien Reynaud
Photo Julien Reynaud
SYLVAINE
Sans doute la première fois (mais clairement pas la dernière) que la Temple déborde littéralement pour accueillir l'artiste norvégienne et son line-up français. Autant dire qu'elle reçoit un superbe accueil et il suffit de peu de temps pour être happé par ces compositions de folk / black de toute beauté.
En allant piocher dans chaque album, Kathrine Shepard fait honneur à sa discographie et ce jusqu'au dernier EP, Eg Er Framand, sorti en mars dernier. C'est d'ailleurs sur le morceau titre, une chanson traditionnelle, qu'elle confluera ce concert a capella et fort belle manière. Tout le monde en ressort conquis et c'est mérité.
SETLIST
- Earthbound
- Abeyance
- Fortapt
- Livets dans
- I Close My Eyes So I Can See
- Mono No Aware
- Mørklagt
- Eg Er Framand ([traditional] cover)
ALL THEM WITCHES
Les américains ferment la Valley pour cette première journée en nous offrant un mélange de stoner, rock psyché, blues, americana… le tout flirtant parfois avec le metal. Ça joue extrêmement bien et n'hésite pas à prendre son temps pour poser ses ambiances entre deux titres plus pêchus.
Entre jam et solos de grandes tenues, les compositions nous tiennent en haleine tout du long et le groupe reste ultra concentré pour nous proposer une musique de grande qualité. La setlist se consacre principalement aux albums Nothing as the Ideal paru en 2020 et Lightning at the Door paru en 2013.
SETLIST
- Saturnine & Iron Jaw
- Enemy of My Enemy
- See You Next Fall
- The Marriage of Coyote Woman
- Diamond
- 1x1
- Fishbelly 86 Onions
- Funeral for a Great Drunken Bird
- When God Comes Back
CRADLE OF FILTH
Grand nom du black metal, les anglais concluent cette première journée de festival pour leur sixième participation. Ils nous proposent une setlist contenant pas mal d'anciens morceaux, piochant dans neuf albums différents. Évidemment, cela pour le plus grand plaisir d'un public venu en nombre assister à ce show.
Un show à la mise en scène assez classique. Le décorum habituel, un peu de fumigène et c'est tout. Au-delà de ça, le groupe est en forme et Dani Filth est toujours aussi sautillant, haranguant la foule à la moindre occasion. Le nouvelle claviériste / chanteuse est clairement une bonne pioche, sa voix collant parfaitement à l'univers sombre et gothique du groupe. C'est un plaisir sur des titres comme "Nymphetamine" et "Her Ghost in the Fog" par exemple. Une excellente performance donc.
SETLIST
- (Intro : The Fate of the World on Our Shoulders)
- Existential Terror
- Saffron's Curse
- She Is a Fire
- The Principle of Evil Made Flesh
- Cruelty Brought Thee Orchids
- Dusk and Her Embrace
- Nymphetamine (Fix)
- Born in a Burial Gown
- Her Ghost in the Fog
- From the Cradle to Enslave
- (Outro : Blooding the Hounds of Hell)
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