Hellfest Open Air 2024 - vendredi

19/07/2024 à 18:31 par Stef

HELLFEST, VENDREDI 28 JUIN 2024

HOULE

Avis de tempête sous la Temple car Houle débarque pour nous conter ses histoires maritimes. Vêtus de cirés ayant bien vécu, les musiciens entament les hostilités avant que ne déboule la chanteuse à l'attitude dégingandée. Malgré l'heure matinale, le public est venu nombreux et ça fait plaisir !

Avec un premier album, Ciel Cendre et Misère Noire, sorti début juin et hautement recommandable, c'est l'occasion parfaite de voir ce que les français donnent en live. Et ça donne ! Entre déferlantes black et moments d'accalmie propices à développer les ambiances, le groupe enchaîne et passe haut la main l'épreuve du live. Il faudra assurément compter sur eux à l'avenir.

THE DEVIL'S TRADE

À l’origine, projet purement solo en guitare / chant, Dávid Makó s’est depuis quelques temps adjoint les services de Gáspár Binder à la batterie et de Gábor Tóth au clavier.

Une nouvelle étape, donc, et qui prend d'autant plus son sens en live. La mélancolie des morceaux nous touche et nous impacte plus profondément. Un moment d'écoute très solennel pour le public devant la Valley. Le soleil écrasant aidant, on reste posés afin de se laisser transporter par les émotions transmises par la formation roumaine.

IMPERIAL CRYSTALLINE ENTOMBMENT

Sans doute inconnu au bataillon pour beaucoup de monde et pour cause : un album sorti il y a vingt ans puis plus rien jusqu'à récemment et la publication d'un deuxième opus, Ancient Glacial Resurgence (2023), sans trop de communication autour. Pour autant, la Temple est loin d'être vide et tant mieux.

Tout de blanc vêtu, les américains pratiquent un black metal froid et glacial. Peu de temps morts dans cette avalanche de riffs. Le groupe fige son audience sur place par cette prestation ultra solide. Il manque juste un petit quelque chose pour une meilleure tenue sur la longueur.

SHORES OF NULL

Les italiens officient dans un doom / death mélodique assez énergique pour le style. Vocalement, c’est le chant clair qui prédomine et est le plus grand vecteur d’émotion. Tout est carré et ça s'écoute sans déplaisir.

EREB ALTOR

Les très attendus fils spirituels de Bathory entrent en scène sur la Temple pour nous délivrer une bonne rasade d'hymne folk / viking metal. L'aspect black metal est plus ou moins marqué selon les albums mais la setlist alterne bien et permet de bonnes variations.

Les suédois savent s'y prendre pour emporter un public tout acquis à leur cause et ils n'hésitent pas à les faire participer. Les chœurs renforcent l'aspect épique des compositions et achèvent de nous entrainer dans les mondes d'Yggdrasil.

Une valeur sûr dans le style et qui confirme ici son statut !

FEAR FACTORY

Il est temps d'aller voir ce qui se passe en Main Stage avec l’un des piliers du metal indus. Les américains de Fear Factory continuent de tracer leur route, malgré les embûches, et le nouveau chanteur est une bonne pioche. Il assure carrément et ajoute sa patte qui colle parfaitement à la musique du groupe. Par ailleurs, il communique bien avec le public et n'hésite pas à régulièrement relancer des circle pits.

Demanufacture (1995), album culte s'il en est, se taille une belle part de la setlist et achève d'enflammer le public avec l'enchainement "Demanufacture" / "Replica" / "Zero Signal". Une bonne claque !

SETLIST

What Will Become?
New Breed
Recharger
Shock
Edgecrusher
Powershifter
Disruptor
Linchpin
Demanufacture
Replica
Zero Signal

Photo Hellfest 2024 — Photo Julien Reynaud

KANONENFIEBER

La scène impressionne déjà avant même l’arrivée du groupe : sacs de sable, barbelés, tank et un grand zeppelin en backdrop, autant dire que ça annonce la couleur.

Et effectivement, après une entrée en scène uniquement à la guitare, la guerre démarre avec un blackened death mené tambour battant et les premiers effets pyrotechniques. Figure montante du black metal allemand et costumés comme des militaires, les zicos assurent tandis que le chanteur parcourt la scène et vit littéralement les textes avec un côté théâtral marqué. D'ailleurs, la mise en scène change en cours de set avec une sorte de découpage en saison et l'arrivée du froid. L'immersion est total !

SETLIST

Grossmachtfantasie
Menschenmühle
Dicke Bertha
Die Schlacht bei Tannenberg
Der Füsilier I
Grabenlieder
Ubootsperre (Intro)
Kampf und Sturm
Die Havarie
Over There (George M. Cohan song)
The Yankee Division March

NE OBLIVISCARIS

C'était annoncé et c'est effectivement sans Xenoyr que le groupe entre en scène. Il est remplacé par James Dorton qui assure donc les grunts depuis quelques mois maintenant. Malheureusement pour lui, on ne l'entend pas toujours très bien durant ce concert.

Pour autant, les longs morceaux de leur metal progressif restent toujours aussi efficaces. Le violon est très audible et se marie parfaitement aux autres instruments, apportant sa dose d'envolée lyrique magnifique. Comme d'habitude, les australiens sont contents d'être sur scène et cela se ressent à chacune de leurs prestations. Leur guitariste, français, profite évidemment de l'occasion pour glisser quelques mots au public. Du tout bon !

SETLIST

Equus
Suspyre
Intra Venus
Devour Me, Colossus (Part I): Blackholes
And Plague Flowers the Kaleidoscope

SATYRICON

Grand nom de la scène black metal, Satyricon est de retour au Hellfest pour sa sixième participation. À cette occasion, les norvégiens nous ont concocté une setlist très axée black'n'roll qui passe parfaitement bien en festival.

Le son est impeccable et le show est super énergique et entraînant. Satyr communique pas mal avec un public venu en masse et qui ne se fera pas prier pour reprendre en chœur le grand classique qu'est "Mother North". Un grand moment !

"K.I.N.G." est également devenu un classique de fin de set qui achève parfaitement cette excellente prestation à l'efficacité redoutable.

SETLIST

To Your Brethren in the Dark
Forhekset
Now, Diabolical
Black Crow on a Tombstone
Deep Calleth Upon Deep
Repined Bastard Nation
The Pentagram Burns
Fuel for Hatred
Mother North
K.I.N.G.

SHAKA PONK

Première participation au Hellfest durant ce qui est leur ultime tournée, autant dire que la prestation des Shaka Ponk était attendue. Et ça se voyait ! On a eu beau entendre des détracteurs sur le fait que le groupe soit à l'affiche mais au final il y a beaucoup de monde devant les Main Stage pour les accueillir.

Evacuons le fait qu'il y ait beaucoup de blabla car ils sont connu pour également vouloir passer leur message. Soit. Par contre c'est quand même un peu dommage de prendre également un temps interminable pour lancer un circle pit, surtout quand on a un créneau d'à peine plus d'1h. Bref.

Sur scène, le décor est impressionnant et l'arrivée des chœurs/danseurs tout de blanc vêtu fera son effet un peu plus tard. Niveau prestation, c'est efficace quand ça joue avec leur mélange de rock, d'électro et autres... On aura même droit à une réinterprétation du "Smells Like Teen Spirit" de Nirvana, érigé en point d'orgue de ce concert.

La communication avec le public est évidemment très bonne et on sent le groupe particulièrement content et ému d'être là. Sam et surtout Frah passent beaucoup de temps dans le public. L'inverse est vrai aussi lorsque deux personnes du public sont invitées à monter sur scène. Tout se déroule sans accroc dans une sacrée bonne ambiance !

SETLIST

Intro Festival
Je m'avance
Wanna Get Free
Twisted Mind
J'aime pas les gens
Tout le monde danse
I'm Picky
Smells Like Teen Spirit (Nirvana cover)
Sex Ball
Dad'Algorhythm

MACHINE HEAD

La tête d'affiche du jour se fait désormais rare en festival et c'est donc un événement d'avoir Machine Head en clôture de cette deuxième journée.

Le concert démarre très fort avec l'enchaînement "Imperium" et "Ten Ton Hammer". Le très efficace "CHØKE ØN THE ASHES ØF YØUR HATE", extrait de leur dernier album en date, Of Kingdom and Crown (2022), poursuit parfaitement bien sur la lancée. Quasiment toute la discographie est parcourue pour contenter tout le monde. Avec un petit passage dans le nü metal courant des années 2000, ça permet également de varier le propos.

Robb Flynn est toujours aussi monstrueux sur scène et n'arrête jamais d'haranguer la foule (parfois trop) pour faire bouger tout le monde. La pyrotechnie est également de sortie pour enflammer la scène et assurer un gros show. On aura même droit à un lâché de ballon géant.

On n'échappera pas à un petit ventre mou en milieu de show mais rien pour complétement gâcher l'expérience. Une prestation ultra solide qui montre une fois de plus toute l'étendue de leur savoir-faire.

Y'a pas à dire, Machine fucking Head c'est fucking excellent !

SETLIST

Imperium
Ten Ton Hammer
CHØKE ØN THE ASHES ØF YØUR HATE
Now We Die
Is There Anybody Out There?
Locust
NØ GØDS, NØ MASTERS
Darkness Within
Bulldozer
From This Day
Davidian
Halo

Crédits photos :

Julien Reynaud
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