Le nouveau groupe Akiavel met la scène death metal à feu et à sang
À l’occasion de la sortie du titre "Burn" (que vous pourrez retrouver dès à présent ci-dessous !), le groupe de death Akiavel, initié par l’ex-ACOD Chris (vite rejoint par son acolyte JB à la guitare, Auré Jäger au chant et Jay de Scarlean à la basse), se livrait en exclusivité à Vintera Magazine concernant leur premier EP, mais aussi leur formation, ou encore leurs passions diverses et variées… Une chose est certaine : les Sudistes étaient fin prêts à faire front et à montrer tout ce qu’ils ont dans le ventre !
Chris et JB, aviez-vous déjà pour idée de monter votre propre projet avant même de vous séparer d’ACOD ?
JB – Pas du tout ! En revanche, on savait qu’on voulait continuer à jouer ensemble. Tu sais, on est un vieux couple, et les habitudes ont la vie dure… (Rires)
Chris – J’ai toujours composé en pensant à l’avenir de mon groupe. Loin de moi l’idée d’en créer un autre, ou de partir faire des dates ailleurs, chose qui, malheureusement, n’a pas été de l’avis de tout le monde… C’est d’ailleurs ce qui a principalement causé mon départ.
Diriez-vous que certaines compos’ d'Akiavel étaient au départ destinées à ACOD ?
JB – Non, car les compos’ d’Akiavel ont été faites pour Akiavel. Étant donné la tournure musicale de notre ancien groupe, cela n’aurait pas fonctionné, de toute façon.
Chris – Ici, ce sont les instruments qui parlent, pas les orchestrations. Je ne crache pas dessus, mais ce n’est pas ma vision de la musique metal… Que le style soit mainstream ou pas, j’en n’ai rien à foutre : je veux faire de la musique sincère !
Vous n’êtes donc pas fans du mélange des genres…
Jay – Pas forcément ! D’ailleurs, dans mon autre groupe, on utilise beaucoup de samples. En revanche, chez Akiavel, j’en souhaite le moins possible. Il faut que ce soit brut à l’ancienne !
Chris – Exactement. Akiavel n’aura pas de samples, si on excepte l’intro de l’album en préparation. On recherche le son le plus brut qui soit. Pas de chichis !
Ceci étant dit, tout public a sa musique, et toute musique a son public. Je fais passer le cœur avant l’égo : quand je vais voir un groupe, qu’il soit petit ou grand, c’est ce qui m’importe le plus. Le mélange, c’est génial, du moment que c’est bien fait, et que la démarche est sincère, comme tout… Moi, je suis pour !
Chris, tu as participé à la composition du nouvel album d’ACOD…
Chris – Enfin une journaliste qui le souligne ! (Rires). Oui, j’ai participé à six titres, ce qui n’est pas mal, sur tout un album.
As-tu écouté le produit fini, par curiosité ?
Chris – Oui ! En fait, j’ai eu le son avant sa sortie : en toute objectivité, et en mettant de côté toutes les histoires, ce n’est absolument pas ma came ! J’aurais fait le taff de A à Z pour honorer mon contrat au sein du groupe à tous les niveaux s’il n’y avait pas eu les querelles, mais le destin en a voulu autrement.
Parlons maintenant de vous quatre… Comment en êtes-vous venus à sérieusement envisager une collaboration ?
JB – Ça doit faire dix ans qu’on se croise les uns les autres aux concerts et autres rendez-vous de metalleux. Quand Chris et moi nous sommes séparé de notre ancien groupe, on voulait continuer et, surtout, travailler avec des gens qu’on avait appréciés.
Auré – Je connaissais déjà Chris depuis quelques années via des concerts. Il m’a contactée pour savoir si j’étais intéressée par le projet, après m’avoir fait écouter quelques maquettes. Et je dois dire que c’était tout à fait le style que je recherchais ! Cela a été à la fois un coup de cœur musical et amical : nous sommes réellement en osmose, que ce soit dans notre manière d’aborder la musique, notre façon de communiquer, nos beuveries où on refait le monde… Absolument tout indique que nous étions faits pour nous rencontrer et monter un projet commun !
Jay – Personnellement, je connaissais ACOD, que j’avais déjà vu en concert. Ça fait un an maintenant qu’on se côtoie vraiment, avec Chris. Après de nombreuses fiestas et autres barbecues, il a fini par me faire écouter les premières maquettes et m’a proposé de le rejoindre dans l’aventure. Un jour où j’avais beaucoup trop bu, j’ai finalement accepté ! (Rires)
Chris – Je crois que dans la vie, il n’y a pas de hasard… Comme je le disais, je n’avais pas prévu de refaire un nouveau groupe, du moins, pas aussi vite. Bizarrement, la vie m’a fait un clin d’œil en mettant ces musiciens sur ma route… J’ai simplement saisi cette chance ! Et puis, ne plus être dans un panier à crabes, c’est vraiment plaisant ! J’avais oublié le bonheur que ça procure.
Dans Akiavel, comment vous répartissez-vous les tâches ?
Auré – Les garçons s’occupent des instru. De mon côté, je bûche sur les thèmes, et je compose les textes et les placements de voix. Toutefois, nous avons tous notre mot à dire. Si l’un d’entre nous a une idée supplémentaire, on la teste ! Parfois, j’ai besoin que l’on ajoute ou que l’on retire des riffs pour mettre en valeur des phrases. Jay me dit quel style de voix correspond le mieux à tel passage, selon lui… Chacun a son taf, mais ça reste réellement un travail de groupe.
Jay – Généralement, la première idée vient de Chris, après je fous ma patte de partout et j’envoie également du riff.
Écoutez le titre "Burn"
Le nouvel extrait de l’EP s’intitule "Burn". De quoi parle-t-il ?
Auré – "Burn" parle d’un pyromane qui refuse d’être jugé pour ses actes : d’après lui, la population se tue elle-même chaque jour en se laissant berner par la société de consommation actuelle. L’être humain égoïste bouscule, il piétine les autres, et il est guidé par la loi du plus fort. Leur motto ? « Je consomme donc je suis ». Le pyromane a ce côté justicier païen des choses essentielles. Il est primitif et sensoriel, et il préfèrera se laisser guider par ses sens, par le « dégueulasse », et, avec le feu, par le lumineux. Quand on se met de son point de vue, ce « monstre » est en fait la victime parmi les milliers de personnes qu’il croise chaque jour. Après ça, comment pourrait-on lui en vouloir ? (Rires)
J’ai voulu garder cette idée directive pour l’album, avec pour thèmes centraux l’injustice et l’inévitable. Il y a tellement de sujets à explorer… J’expose mes textes comme des témoignages.
Avez-vous des pistes pour sortir l’EP dans un label ?
Jay – On a eu quelques propositions de la part de labels, mais on va déjà voir ce qu’on veut vraiment pour le futur d’Akiavel avant de prendre une décision. Cela dit, nous n’avons rien contre l’auto prod’, bien au contraire ! D’ailleurs, on enregistre l’EP dans mon studio…
Chris – Il y a des chances qu’on le sorte de façon indépendante, puis on envisagera de sortir l’album chez un label. C’est une idée plutôt cool !
Chris et Jay en studio lors des prises guitare
Serons-nous susceptibles de vous voir en live un jour ?
Jay – Absolument ! Akiavel est taillé pour la scène…
Auré – Et on est chauds bouillants ! Nous venons tout juste de prendre un local de répét’, et on travaille en simultané les compos’, l’image, la com’, les enregistrements… Comme ça, on est vite en place ! On a tous très hâte d’envoyer la salade rapidement.
Chris – Reste à trouver notre marteleur, et on fera parler la poudre sur les planches !
Justement, vous avez des noms en tête pour occuper le poste de batteur ?
Chris – On n’a pas encore lancé les recherches de façon sérieuse…
Auré – Moi, je pense que nous nous sommes très bien trouvés, tous les quatre, et que notre futur batteur met juste un peu plus de temps à se manifester… (Rires)
En tournée, quel serait votre headliner idéal ?
Chris – Pantera, Death, Dissection… Comment ça, c’est pas possible ?! (Rires)
Jay – Peu m’importe : je jouerai avec qui veut bien de nous !
Quelles sont vos dernières bonnes découvertes musicales ?
Jay – Benighted ! J’ai trouvé leur prestation au Hellfest incroyable.
Auré – Je suis d’accord ! J’écoute Benighted depuis Psychose (2002). Julien (Truchan, chanteur de la formation, ndlr) est un ami proche depuis pas loin de quinze ans. C’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai eu le cran de prendre un micro un jour ! Après, j’écoute beaucoup de groupe de death et de HxC qui ont déjà fait leurs preuves depuis un bail.
Dernièrement, j’ai découvert un groupe de Montpellier très prometteur qui s’appelle Beneath an Obsidian Sky. Franchement, je te conseille d’y jeter une oreille, à l’occasion ! Sinon, j’adore les derniers Anaal Nathrakh et Der Weg Einer Freiheit !
Chris – David Guetta, Michel Sardou, Luna Parker… En réalité, il y en a trop, j’ai du mal à répondre !
Pour finir, quel est votre plaisir coupable ?
Chris – Le sport, les jeux vidéos, la fête avec les amis, et ranger ma maison… #tonydanza
Auré – Je suis Madame Boulot… Et j’ai la bougeotte ! Je suis souvent loin de chez moi… C’est à se demander pourquoi je paye un loyer ! (Rires). Ma maison me sert surtout à regarder ma collection de Vendredi 13… Je m’amuse beaucoup à la nettoyer, aussi ! (Rires)
Côté bouffe, j’adore la noix de coco ! Donc j’adore tout ce qui en contient. Et niveau zik, je suis un vrai juke box : je trouve mon bonheur dans tous les styles. Sinon, je lis énormément, surtout au sujet de la physique quantique et de la spiritualité… Au quotidien, j’aime particulièrement faire une inter-file en moto quand y’a des bouchons ! (Rires)
JB – Personnellement, j’adore regarder un bon film de Science-Fiction en mangeant du pop corn !
Jay – Mis à part profiter de ma famille, il n’y a que la musique… et la bière, bien sûr ! (Rires)
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Photo de groupe : Mr Cana Photography