C’est à l’occasion de la sortie du premier EP d’IMPENDING TRIUMPH, tout nouveau projet heavy metal, que nous avons eu l’honneur de réunir ses deux têtes pensantes François Blanc, déjà connu pour son chant clair et extrême dans ABDUCTION et ANGELLORE, et Déhà, l’homme aux cent projets, producteur, multi-instrumentiste et l’une des voix du « supergroup » DROPDEAD CHAOS.
Outre la parution de leur œuvre chargée d’un furieux potentiel, c’est avant tout leur grande complicité et leur amitié sincère qui ont rendu cet entretien en profondeur particulièrement fascinant, en plus d’une réflexion sur la représentation de la femme, ou encore leur façon d’aborder à leur manière ce style culte qui leur est cher.
Après cette lecture, on ne peut que vivement vous conseiller d’aller dévorer le 05 mai prochain cette nouvelle pépite pleine de « couilles » et qui met « des étoiles dans les yeux » – pour citer Déhà lui-même !
Pourriez-vous aborder les motivations derrière la création d’IMPENDING TRIUMPH ?
François – J’ai rencontré Déhà en 2017, au moment de l’enregistrement dans son studio de « A l’Heure du Crépuscule » d’ABDUCTION. On est instantanément devenus amis. En 2019, pour l’enregistrement du troisième album « Jehanne », on parlait déjà de fonder un projet ensemble.
L’année suivante, je suis tombé sur une publication Facebook d’un illustrateur que j’aime beaucoup, dans laquelle on retrouvait des photos de livres de fantasy retrouvés dans son grenier. En voyant ces livres dont les pochettes montraient des dragons, de très belles femmes avec des épées, des couleurs criardes, bref, un univers de fantasy à l’ancienne un peu « kitsch » mais qui fait rêver, j’ai commenté le statut en disant : « Waouh, mec, quand on voit ce genre d’image, ça donne envie de composer un album de heavy metal rien que pour avoir ce genre d’illustration en guise de pochette !« . A ma grande surprise, le dessinateur a répondu : « Vas-y, tu n’as qu’à écrire la musique, et je te fais la pochette » !
C’est quelque chose que je n’avais pas du tout anticipé, car c’est un dessinateur que je jugeais un peu inaccessible. J’ai toujours rêvé de chanter sur ce style, mais pendant des années, j’ai pensé que ma voix ne conviendrait pas. Grâce au travail effectué avec ABDUCTION et Déhà en studio, j’ai davantage pris confiance en moi en tant que chanteur, et je me suis dit que ce serait l’occasion de se lancer.
Quand on a la chance d’avoir un ami comme Déhà, à savoir, quelqu’un qui peut jouer plein d’instruments et plusieurs styles de musique, il faut en profiter. Je l’ai appelé pour lui raconter ce qui s’était passé et lui proposer qu’on le fasse ensemble, et il s’est tout de suite montré très enthousiaste. Il apprécie aussi beaucoup ce style et n’avait jamais eu l’occasion d’en jouer.
Je me suis dit que, pour chanter du heavy metal, il faudrait que je mette beaucoup de conviction dans mon chant, et donc que j’aborde un sujet qui m’est cher. Très tôt, j’ai décidé avec Déhà que nous évoluerions dans un univers de fantasy qui me permettrait d’aborder la liberté de penser et d’agir au sens presque philosophique du terme, le fait de ne pas se laisser manipuler par les médias et la société, et de prendre du recul sur ce qu’on nous dit.
L’idée m’est venue de raconter l’histoire d’une impératrice nommée Puritania, et d’un général de ses armées qui, au début de l’histoire, est complètement persuadé qu’il doit faire ce qu’elle lui dit. En somme, un mec bête et méchant qui ne réfléchit pas ! L’idée, c’est de faire évoluer ce personnage dans chaque album et de lui faire prendre du recul sur celle qu’il considère comme une déesse, mais qui est en réalité un tyran. C’est une façon de réfléchir sur l’hypocrisie de notre société contemporaine, un thème que je pense intemporel et important.
En juillet 2020, Déhà et moi nous sommes réunis pour essayer de créer quelques morceaux, et ça a pris tout de suite. On a eu une vision commune sur la musique comme sur le message qu’on souhaitait donner, et ça a été génial d’entrée de jeu !
Pourquoi avoir choisi de faire du personnage le plus puissant de l’histoire un personnage féminin ?
François – C’est venu assez naturellement, et cela me semblait important, surtout à une époque où on s’interroge beaucoup sur les rapports entre la femme et l’homme. Du chemin a été parcouru pour le féminisme mais on est encore loin de là où on devrait être si on était réellement une société équitable et égalitaire…
Ce qui est intéressant avec Puritania, c’est ce qu’elle représente : elle prétend ouvrir l’esprit des gens et leur donner toute liberté mais en réalité, elle cherche à imposer sa vision du monde. On a beaucoup vu ça dans le monde réel avec des hommes, donc pourquoi pas avec une femme ?
De plus, une figure féminine possède un aspect mystérieux que je trouvais intéressant.
Que pensez-vous de la représentation de la femme dans la pop culture, en particulier dans les bandes-dessinées ?
François – Parmi les bande-dessinées que j’adorais adolescent, il y a des figures féminines très fortes, comme dans La Quête de l’Oiseau du Temps par exemple. Ce qu’il faut savoir, c’est que tous les titres de l’EP sont des clins d’œil à des bandes-dessinées de fantasy.
Dans ces figures féminines de fantasy des années 1980/1990, même si ce ne sont pas des faire-valoir, la question de leur charme physique est beaucoup posée. C’est très bien de mettre en avant ces personnages féminins, mais est-il pour autant nécessaire d’en faire des personnages sexualisés pour satisfaire les adolescents boutonneux ?
L’intérêt avec Puritania, c’est que, comme son nom l’indique, elle défend un certain puritanisme. Dans les années 1980, cela était davantage lié à la religion, et aujourd’hui, on peut l’associer à d’autres choses, comme à l’ultra capitalisme, ou encore à ce qui nuit à l’individualité des gens et les empêche de s’exprimer. Puritania n’est pas un personnage sexualisé : c’est l’incarnation du pouvoir et de la domination. Encore une fois, le côté féminin lui donne un certain mystère, mais l’idée n’était pas d’en faire un « sex symbol » comme on voyait sur les couvertures de fantasy de l’époque.
Déhà – Je suis à 101 % d’accord. Quand on parle de la Mère Patrie, je pense plus ou moins à ça. Chez les mammifères, souvent, les êtres qui vont défendre le plus les enfants sont les figures maternelles. Je pense que cela est bien sûr dû au lien incroyable entre la mère et l’enfant. Mais j’aime bien aussi ce concept de forme féminine sur-violente, qui est prête à tout pour défendre, jusqu’à en crever ! (Rires)
Je rajouterais que nous sommes tous égaux, et là, je parle vraiment d’un point de vue musical. Pour moi, le « female fronted », ce n’est pas un genre, c’est de la musique, tout simplement. Si j’ai un groupe qui est exceptionnel devant moi, je ne suis pas en train de m’intéresser au fait que ce soit des femmes ou pas.
Je veux aider, je suis un immense allié dans ce combat, mais je ne le représente pas.
François, tu parlais plus tôt de ton travail vocal pour IMPENDING TRIUMPH. Qu’est-ce qui faisait que tu pensais ne pas convenir au style heavy metal, et qu’est-ce qui, au final, t’a permis d’atteindre des objectifs ?
Déhà – Quand j’ai connu François, c’était un excellent chanteur, un « chanteur du dimanche ». En tant que chanteur ayant développé mes propres techniques vocales, je me suis rendu compte que ce qui était important, c’était l’entraînement journalier, même si ce n’était que 5 à 10 minutes par jour. A force de collaborations, je voulais lui donner toute la motivation du monde pour qu’il travaille sa voix pendant les sessions d’enregistrement, non seulement des techniques qui lui sont familières, mais aussi des choses qu’il ne connaissait pas.
François, c’est quelqu’un d’anxieux. il adore expérimenter, mais il pense tout de suite aux problèmes. Moi, je suis quelqu’un qui ne vais jamais mentir d’un point de vue musical. Quand j’ai entendu François, j’ai compris que c’était un vrai chanteur qui avait besoin d’entraînement. Je lui ai donc donné quelques petits cours de « coaching vocal ». Tout cela a fait que c’était presque naturel d’en arriver à ce stade-là. C’est comme-ci tu commençais à jouer des chansons faciles sur Guitar Hero et que tu terminais avec le morceau de DRAGONFORCE !
On voit aussi l’évolution entre l’EP et le premier album sur lequel nous sommes en train de travailler – tu ressens notre implication en tant que vocalistes et musiciens pour aller encore plus loin.
François – Dans ANGELLORE, mes voix sont très douces et posées et n’ont rien à voir avec mon chant extrême. Ce qui m’intéressait, c’était de trouver l’entre-deux : une voix claire pleine, mais avec un petit grain, un peu de saturation et de puissance. C’était assez amusant car j’ai trouvé ma voix heavy beaucoup plus vite qu’escompté. Dès les premiers essais, j’ai entendu Déhà au casque me dire : « Ta ligne vocale est top, l’intention y est :; maintenant, un peu plus de couilles, et on est bon ! » (Rires) Quasiment toutes les premières prises ont été conservées, ce qui était pour moi une petite victoire…
Votre entourage a-t-il été surpris de vous voir évoluer dans ce style ?
François – Quand les gens pensent Déhà, ils pensent avant tout « black metal ». De mon côté, c’était à la fois surprenant et attendu : les gens qui me sont proches savent que c’est un style que j’écoute depuis ma plus tendre enfance. Des gens me taquinaient en me disant : « Toi, tu as une personnalité plutôt positive et pourtant, on t’entend faire du black, du doom et du death. C’est bizarre que tu n’aies pas encore ton projet hard rock ou heavy…« . Du coup, beaucoup de personnes ont accueilli le projet de façon plutôt favorable et ont vu ça comme un prolongement naturel.
Déhà – En ce qui me concerne, les réactions étaient plutôt du genre : « Hein ? Quoi ? Mais d’où ?! » (Rires) Il s’avère que je suis un grand fanatique de heavy et de power metal bien bourrin, comme ce qu’on entend dans les premiers DRAGONFORCE, ou encore ALMAH… Les gens ouverts d’esprit qui m’entourent ont totalement accroché, et ceux qui le sont moins ont trouvé que ça tuait quand même ! Je suis ravi des retours qu’on a eus dans la sphère privée et ceux qu’on a depuis la sortie des singles.
Le style d’IMPENDING TRIUMPH est-il une réponse à votre propre nostalgie, un hommage aux premiers groupes que vous avez aimés ?
François – Oui et non. Nous aspirions très vite à nous détacher de la dimension « hommage ». Quand j’essaie tout seul chez moi d’écrire du heavy metal, c’est difficile, déjà parce que je ne joue pas de guitare – quand je compose, c’est toujours à partir d’un clavier. La deuxième chose, c’est que, dans la mesure où j’ai été biberonné au heavy metal, il m’est impossible de créer des choses nouvelles et ne pas copier MANOWAR ou ACCEPT, des groupes que j’écoute depuis tout petit. En revanche, écrire des mélodies vocales sur les compos’ de Déhà me vient très naturellement.
Quand on a composé Armies of the Conqueror, on s’est juste dit qu’on allait faire un titre au tempo heavy doom, avec un côté martial dans la rythmique, simple et « badass ». Quand Déhà fait du heavy, étant donné qu’il a été moins exposé que moi à ce style, ça ne ressemble pas nécessairement à un truc déjà existant. Bien que sa musique soit codifiée, ce qui nous va très bien, on ne peut pas simplement être dans l’hommage. IMPENDING TRIUMPH, c’est notre vision du heavy. Plus le projet se développe, et plus ça devient une forme d’expression personnelle.
Déhà – Je fais ce que j’ai envie de faire, quel que soit le style. Et si je vois François le poing levé, je fonce !
François – On est très complices, on se connaît vraiment bien et on se comprend musicalement. En plus, je suis connu pour être expressif, donc quand j’ai le moindre doute, ou au contraire, quand je suis enthousiaste, ça se voit sur ma tête ! Pour les personnes qui travaillent avec moi, c’est souvent très motivant…
Déhà – Et pourtant nous n’avons pas les mêmes opinions sur beaucoup de sujets, mais c’est ça aussi qui est intéressant. On a beaucoup de respect l’un pour l’autre, et si on n’est pas d’accord, on va s’écouter. Parfois, j’insiste sur certains points car je suis persuadé que ça va marcher, à l’instar du blast final de Temple of Oblivion. Quand je le lui ai fait écouter, il m’a dit : « Ça passe, mais je ne suis pas certain… ». Finalement, il en a été très content une fois l’EP fini. Ce n’était pas juste histoire de mettre un blast. Je considérais que ça en valait la peine.
François – C’est là où on dépasse complètement le côté « hommage ». Le blast n’est pas quelque chose que tu retrouves dans le heavy des années 1980, mais en fait, je m’en fous ! Comme dit Déhà, j’étais un peu surpris au début, mais en réécoutant, j’ai adoré.
Puisqu’on y vient, comment vous définiriez-vous l’un l’autre, professionnellement et humainement ?
François – Le plus saisissant, quand on collabore avec Déhà, c’est la vitesse avec laquelle il travaille. Si une idée nous plaît, elle est composée et conservée telle quelle. Déhà mémorise la chanson pendant qu’il la compose, et intègre la structure du morceau parfaitement. Beaucoup de musiciens très aguerris n’ont pas ce don-là. En quelques heures, une simple idée que j’ai dans ma tête peut se matérialiser en un morceau 100 % fini qui dépasse ce que j’avais imaginé. Dans mes expériences passées de studio, j’ai parfois souffert de personnes qui n’étaient pas aussi disponibles et ouvertes à mes suggestions. Quand j’ai une idée très spécifique en tête, avec Déhà, je sais qu’on peut toujours y revenir car il souhaite que le groupe avec qui il travaille soit satisfait.
Humainement, c’est quelqu’un de profondément gentil, empathique et sensible, avec un humour parfois « de merde » mais très drôle ! Je pense que notre amitié se ressent sur notre musique : quand je l’écoute, je ressens la passion et l’envie qu’on met dedans et qui fait que ça marche.
Déhà – Je te remercie fortement, monsieur Blanc ! Pour ma part, je dirais que François est quelqu’un d’exceptionnel qui va écouter et aider. C’est une lumière, et ça se ressent musicalement comme extra-musicalement. A chaque fois qu’on se voit, je sais que mes batteries vont être rechargées, et il me donne l’énergie de travailler d’autant plus. Il a cette sensibilité qui me convient, étant moi-même très sensible.
François a très vite réussi à s’adapter à ma vitesse de travail et je n’ai pas besoin de lui expliquer si, par exemple, je lui demande de refaire une voix jusqu’à ce qu’on en soit complètement satisfaits. Étant un très bon chanteur, il n’a pas peur d’essayer et de sortir de sa zone de confort. Il a une motivation incroyable, et il est très pointilleux sur beaucoup de choses ! Ce côté-là m’échappe, probablement dû à ma rapidité, mais on a besoin d’avoir ces petits détails qui changent tout, et c’est ce que va faire ressortir François. Il faut nous voir comme une entité, que ce soit dans IMPENDING, ABDUCTION ou ANGELLORE.
Je retrouve cette même connexion avec Renato Di Folco, l’autre chanteur de DROPDEAD CHAOS, dans laquelle il y a également cette sincérité au niveau du chant.
Quel est le projet de l’autre que vous appréciez le plus ?
François – C’est une bonne question. Je dois avouer que DROPDEAD CHAOS m’a un peu pris par surprise. Le neo metal est un style qui, dans les années 2000, ne m’intéressait pas spécialement, car je préférais justement mon bon vieux heavy metal, ou bien le metal symphonique et l’extrême, que je découvrais. Mais écouter un petit LINKIN PARK de temps en temps, ça faisait plaisir, et je trouvais ça bien écrit.
Là, on retrouve un espèce de « revival » du style avec une touche moderne et un sens mélodique imparable. Et puis, en concert, j’ai pris une grosse claque !
En revanche, si je devais écouter ma sensibilité, j’opterais pour SLOW. Sa vision du doom est assez différente de celle d’ANGELLORE. C’est plus lourd et plus atmosphérique mais, dans ses moments de grâce, ça me touche beaucoup. J’y aurais accroché direct, même sans connaître Déhà.
Il y a peu de choses que fait Déhà que je n’aime pas… Je peux aussi écouter IMBER LUMINIS avec grand plaisir. Donc ce n’est pas facile de trancher ! Enfin, il y a des albums de Déhà parus sous son nom seul que j’adore…
Déhà – Je suis incapable de dissocier ANGELLORE d’ABDUCTION, d’une part parce que ce sont deux groupes qui commencent par A… (Rires) ABDUCTION est un groupe que j’ai vu grandir. J’ai appris à les connaître, et je me souviens que pendant l’enregistrement de « Jehanne », la performance de François sur une ligne de chant m’a fait monter les larmes aux yeux. Je n’étais pas parvenu à bloquer mes émotions sur le moment. J’ai ce lien avec le groupe qui me touche.
Toute la discographie d’ANGELLORE m’atteint aussi car j’adore le goth metal, et en ce moment, je chante les mélodies du prochain album dès le réveil !
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier concernant IMPENDING TRIUMPH ?
François – C’est d’avoir concrétisé un rêve que je ne savais pas que j’avais. IMPENDING TRIUMPH, pour moi, c’est vraiment rafraîchissant. Ça a un côté « parenthèse enchantée », dans la mesure où c’est un projet qui compte énormément et où j’intellectualise moins que pour mes autres projets. Ce qui me rend le plus fier, c’est de voir qu’on a réussi à créer quelque chose qui correspond à 100 % à une facette de mes goûts. Et putain, qu’est-ce que je suis content que ce projet fasse partie de ma vie !
Déhà – Pour moi, c’est littéralement d’avoir concrétisé le rêve d’un de mes meilleurs amis et de m’être découvert une espèce de passion pour une musique que je ne pensais jamais jouer, et sur laquelle je prends un pied absolument incroyable. Cet EP s’est fait de manière tellement naturelle qu’il y avait vraiment ce côté magique. J’étais à fond, et ça m’a fait beaucoup de bien à l’âme. Et puis, je ne voulais pas décevoir mon pote.
En un mot, IMPENDING TRIUMPH, c’est des couilles et des étoiles dans les yeux !
Pour terminer, une question bonus pour Déhà : y-a-t-il un style que tu ne peux pas composer ?
Déhà – (réfléchit un temps) Je ne pense pas. Je peux composer, c’est juste que je n’ai pas envie de composer des choses que je ne veux pas jouer. Je peux composer du jazz, du prog’, du ARCHSPIRE encore plus rapide, mais je veux vraiment jouer un style, et pas juste le composer. Je m’amuse le plus possible, sans me limiter.
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Photos : Nidhal Marzouk