Hellfest Open Air 2024 - dimanche
by Stef
HELLFEST, DIMANCHE 30 JUIN 2024
SANG FROID
Pour cette quatrième et dernière journée de festival, il est de bon ton de démarrer en douceur avec la coldwave de Sang Froid. Une déambulation dans un paysage sonore grisâtre, à l'image des visuels de leurs albums.
Ça fonctionne bien mais le public semble peu réceptif. À moins que ce ne soit le style couplé à l’horaire matinale et les trois jours précédents qui n'aident pas.
DESTINITY
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le chemin des français n’a pas été des plus faciles entre les changements de line-up et de styles. Après une séparation en 2014 et un retour en 2018, le groupe officie désormais dans le death mélodique.
Il y a pas mal de monde pour assister à leur prestation vraiment énergique et le public répond bien. Destinity est content d'être là et le montre à maintes reprises. Les compositions font mouche avec de belles envolées de guitare et l’ensemble passe parfaitement bien dans les oreilles. Idéal pour vraiment se réveiller !
PENSÉES NOCTURNES
Oyez ! Oyez ! Voici venu Pensées Nocturnes pour nous replonger directement en 1905 comme annoncé sur le backdrop. Tout droit sortis d’un cirque qui aurait tourné au carnage, les français nous proposent un black metal avec trompette, trombone et accordéon pour un mélange bien barré.
Les morceaux réservent tous leur lot de surprises et alternent les ambiances. Pas toujours évident à suivre lorsqu’on ne connaît pas. Il faut néanmoins leur reconnaître un certain talent pour agencer tout ça et en ressortir une prestation de haute volée. En plus de ça, le groupe tient bien la scène et n’hésite pas à relancer le public à maintes reprises pour l'entrainer dans sa folie. Du tout bon !
SETLIST
- Paria
- Le Tango du vieuloniste
- Deux bals dans la tête
- Poil de Lune
- Le Sidrogyne
DOOL
Les néerlandais étaient attendus et ils sont venus défendre leur dernier album, The Shape of Fluidity, sorti en avril dernier. Peut-être même un peu trop car nous avons eu droit à un seul titre de Here Now, There Then (2017) avec le final sur “Oweynagat” et aucun de Summerland (2020).
C'est regrettable même s’il faut dire aussi qu’ils n’avaient pas un gros temps de jeu. Pour autant, les titres du dernier album passent parfaitement bien l’épreuve du live. Raven van Dorst accapare l'attention derrière son micro et sa guitare et nous avons eu droit à une excellente prestation de la part du groupe.
SETLIST
- Venus in Flames
- Self-Dissect
- Hermagorgon
- House of a Thousand Dreams
- Evil in You
- Love Like Blood (Killing Joke cover)
- Oweynagat
KARRAS
Karras, c’est le nom du prêtre dans L’Exorciste. Un film éminemment culte servant de thématique au groupe qui en sort un mélange de death old-school et de grindcore, entre autres. Autant dire que ça déboite.
Les morceaux vont droit au but, dépassant rarement les deux minutes et on se prend beigne sur beigne à chaque titre. Le pire dans tout ça, c’est qu’on en redemande ! Tout est ultra en place et le trio enchaine les morceaux à une vitesse folle. C'est dingue d'envoyer autant à trois !
Appelés en remplacement de Caliban quelques jours avant, les français n'ont clairement pas pris ça à la légère et ont su profiter pleinement de l'opportunité. Et vu la réaction du public, c’est un carton plein mérité !
SHADOW OF INTENT
Les américains ne sont pas venu non plus pour faire dans la dentelle avec leur brutal deathcore symphonique. Symphonique, oui oui. Surprenant au premier abord mais force est de constater que le mélange fonctionne parfaitement bien.
Loin d’être un faire-valoir, les parties orchestrales ajoutent un vrai plus dans les ambiances sombres et guerrières du groupe. Même en ne connaissant pas, on se laisse prendre rapidement par la qualité de l'ensemble. D'ailleurs, l'Altar déborde littéralement et c’est une nuée de slammeurs qui s’abat sur la sécu.
Grosse ambiance donc et sacré succès pour Shadow of Intent !
WIEGEDOOD
Arrivant de Belgique, le trio n'est pas venu là pour rigoler avec son black metal ultra rentre-dedans. C'est froid, massif, avec des riffs répétitifs et des blasts à tout va. Difficile d'être plus direct. Oublions également la communication avec le public, ce n'est clairement pas le but.
Avec quasiment que des titres de leur dernier album, There's Always Blood at the End of the Road (2022), le combo balance un mur de son qui se permet parfois quelques incartades pour mieux nous en remettre couche derrière. Éreintant mais jouissif !
SETLIST
- FN SCAR 16
- And in Old Salamano’s Room, the Dog Whimpered Softly
- Until It Is Not
- Ontzieling
- De Doden Hebben Het Goed II
- Noblesse Oblige Richesse Oblige
- Nuages
- Carousel
BATUSHKA
Cercueil, peintures et autres éléments religieux sont en place sur la Temple. Comme il peut être difficile de s’y retrouver, c’est bien la procession de Krzysztof Drabikiwski qui entre en scène et finalise sa mise en place en allumant les cierges et diffusant de l’encens pour parfaire l’ambiance.
Une superbe mise en scène donc pour se plonger dans cette messe noire. L’album Панихида (2019) est joué en intégralité avant de terminer par des morceaux du tout premier album, celui d'avant la scission.
Les choristes sont bien mis en avant et apportent un plus indéniable. Un black très atmosphérique qui s'écoute religieusement, forcément. La messe de Batushka est dite.
SETLIST
- Песнь 1
- Песнь 2
- Песнь 3
- Песнь 4
- Песнь 5
- Песнь 6
- Песнь 7
- Песнь 8
- Ектения I: Очищение
- Ектения V: Святый вход
- Ектения VII: Истина
CROSSES (†††)
Le concert débute de manière très énergique avec un Chino Moreno en grande forme. Le son est puissant et promet un gros concert pour les très rares Crosses.
Malheureusement, un problème technique vient couper ce début de concert parfait en plein sur "Ghost Ride". Le groupe est obligé de quitter pendant quasiment 40 minutes. On nous annonce que le concert va reprendre et que ce n’est absolument pas la faute du groupe. Soit.
Toujours est-il qu'on se demande vraiment s'ils vont revenir alors qu'on entend au loin le classique "No One Knows" des Queens of the Stone Age qui jouent eu même moment...
Bref, le show reprend à l’heure où il aurait dû finir pour quelques morceaux. On se console en se disant que ce qu'on a vu était très bien mais ça reste malgré tout LA grosse frustration du week-end. On espère un retour en terre clissonnaise dès que possible !
SETLIST
- Invisible Hand
- †his Is a †rick
- Ghost Ride
- Bi†ches Brew
- Big Youth
- †elepa†hy
- Op†ion
THE OFFSPRING
Les américains sont clairement en mode best-of d'entrée de jeu et c'est parfait comme ça. La machine à tubes est lancée avec un enchaînement de classique qui enchante tout le monde.
Le public exulte à chacune des intros qui rappellent forcément des souvenirs. La nostalgie fonctionne à plein régime et ça fait plaisir à voir. Et puis le groupe est en forme et prend également plaisir à nous jouer tout ça. Ca se ressent et c'est communicatif. Même assez loin de la scène, l'ambiance est au rendez-vous.
Un très bon moment !
SETLIST
- Come Out and Play
- All I Want
- Want You Bad
- Staring at the Sun
- Make It All Right
- In the Hall of the Mountain King (Edvard Grieg cover) (with "Smoke on the Water" and "Iron Man" riffs as intro)
- Blitzkrieg Bop (Ramones cover)
- Hammerhead
- Bad Habit
- Gotta Get Away / Drum Solo
- Why Don't You Get a Job?
- Pretty Fly (for a White Guy)
- The Kids Aren't Alright
- You're Gonna Go Far, Kid
- Self Esteem
FOO FIGHTERS
Les très attendus Foo Fighters ont l'honneur de fermer la Main Stage de cette nouvelle édition du Hellfest. Le groupe ne faillit pas à sa réputation et démarre en trombe avec "All My Life" suivi par quelques autres classiques. Les américains sont en forme et contents d'être là. Ils déploient une grosse énergie pendant près d'une heure et ça envoie.
Malheureusement, la seconde partie est un peu en deçà avec des morceaux moins catchy et les traditionnels solos. Alors attention, la qualité de la prestation est toujours au rendez-vous mais, agencé autrement, le tout serait sans doute mieux passé. Là, on a clairement perdu en énergie en cours de route.
On a aussi droit à quelques bouts de reprises en mode medley rapide. Vu qu’ils ont récupéré Josh Freese à la batterie et que Dave Grohl nous rappelle qu'il a joué avec Nine Inch Nails, la version complète de "March of the Pigs" n'aurait pas été de refus, par exemple. Dommage de chauffer le public et de s'arrêter en chemin. Pareil, on aurait aussi pu s'attendre à ce que Dave Grohl passe derrière la batterie à un moment pour relancer tout ça mais non.
Bref, une bonne prestation malgré tout mais ça aurait clairement pu être un cran au dessus pour clôturer cette nouvelle édition du Hellfest de la meilleur des manières !
SETLIST
- All My Life
- No Son of Mine
- The Pretender
- Walk
- Times Like These
- White Limo
- Stacked Actors
- Breakout
- My Hero
- The Sky Is a Neighborhood
- Learn to Fly
- Arlandria
- These Days
- Guitar Solo / Sabotage / Mr. Crowley / Paranoid / March of the Pigs
- Monkey Wrench
- Best of You
- The Teacher
- Everlong
BILAN
Un petit bilan rapide de cette édition :
- Déjà niveau organisation, rien à redire à part les quelques écueils déjà présents.
- Le merchandising pris d'assaut avec une attente pouvant atteindre plusieurs heures.
- La Valley peu accessible en cas de forte affluence et qui peut même être dangereuse. A priori, il est prévu de la déplacer pour qu'elle soit fac à la Warzone. A voir ce que donnera mais pas sûr que ce soit en place dès l'année prochaine.
- Au niveau des sanitaires, on voit régulièrement des files d'attente interminables. De nombreux efforts ont été fait mais ça reste visiblement un sujet malgré tout.
- L'affluence ! Le festival est clairement victime de son succès mais il est souvent difficile de se déplacer pour passer d'une scène à l'autre. La jauge est vraiment à son max et ça gâche l'expérience.
- Pareil pour la restauration. Malgré le nombre de stands, c'est généralement une bonne idée d'y aller en heure creuse.
- Pour ce qui est des concerts, il y a bien eu quelques déconvenues, notamment le problème technique qui a gâché la venue de Crosses.
Pour le reste, ce fut encore une bien belle édition qui a réservé son lot de découvertes et de performances (bonnes et moins bonnes d'ailleurs) dont on se souviendra.
À l'année prochaine, hellbangers !