Les frères Cavalera rendent hommage à leurs premiers albums à Lyon
Cavalera Conspiracy : voilà un nom qui ne passe pas inaperçu à Lyon ni ailleurs. Alors que les vacances se profilent, la ville se vide petit à petit. En tout état de cause, si la ville était déserte, c'est peut-être parce que la Rayonne ne l'était pas ?
En effet, la foule s'est déplacée en masse pour assister au retour des frangins de Belo Horizonte dans la cité des gones. Surtout lorsqu'il s'agit de rendre hommage à Bestial Devastations (1985), Morbid Visions (1986) et Schizophrenia (1986), premiers albums de Sepultura ré-enregistrés par les Cavalera en 2023 et 2024.
C'est à Drive North que revient la lourde tâche d'ouvrir pour les Brésiliens : ces derniers tournant seuls, cela permet chaque soir à un groupe local de chauffer la salle et, si besoin, de se faire connaître. Le combo lyonnais évolue dans un style metal / hardcore énergique, et bien que le groupe soit récent, l'expérience des musiciens et leur complémentarité leur permettent de livrer un set carré et d'allumer la mèche d'une soirée qui s'annonce incandescente. Un joli hors-d'œuvre que nous pourrons retrouver avec plaisir sur les scènes locales du Plane'R Fest ou du Beaujo'Fest (Rhône-Alpes) cette année.
30 minutes de pause, d'allers et de venues au stand merchandising et au bar… Le décor est planté. Écrans de chaque côté de la scène, lumière rouge tamisée et logo Cavalera "old school" façon Morbid Visions… Les frères Cavalera accompagnés du fils de Max et de Travis Stone à la guitare ne sont pas venus faire dans la dentelle. Le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé, au regard de tous les tee-shirts Sepultura d'antan, de ceux floqués Cavalera "Return to Roots" et des vestes à patches visibles dans l'assistance.
La setlist a des allures des best of que nous fabriquions enfants sur les petites cassettes audio tandis que nous priions pour la bande ne se coince pas dans le baladeur, avant que le bon vieux stylo bic vienne miraculeusement réparer cela. Enchaînement "Bestial Devastation", "Antichrist", "Necromancer" qui met tout le monde d'accord, puis c'est aux tour des titres de Morbid Visions de venir frapper la seconde de nos joues avec une force inouïe.
Puis, après une brève interlude, Max et ses comparses nous assènent le coup de grâce avec les titres de Schizophrenia et notamment un "Escape to Void" qui verra le pit s'enflammer comme jamais; Quant à Rest in Pain, il se veut prémonitoire pour ceux qui souffriront des stigmates le lendemain matin de l'agitation de la fosse !
Enfin, nous aurons droit à 3 rappels avec des medleys bien sentis et une incursion dans l'album Chaos AD (1993) et un triptyque "Refuse Resist / Propaganda / Territory" bouillonnant qui nous ferait presque regretter d'avoir vieillis tandis qu'on scrute les crowd-surfing de loin, puis un "Dead Embryonic Cells" en guise d'extrême-onction.
Quand on aime, on ne compte pas, parait-il… Visiblement, Max et sa bande adorent leur public et ont mis la fosse à genoux ! Ce retour aux sources des Cavalera est plus que bien venu au moment où Sepultura décide de mettre les voiles et graver sa pierre tombale…